Le Studio Harcourt : souvent imité en vain

Tous ceux et celles qui me connaissent savent que je suis un fan inconditionnel du Studio Harcourt. Entre tradition et modernité, le prestigieux studio photographique parisien est réputé pour ses portraits en noir et blanc depuis quatre-vingts ans. Les vedettes internationales et anonymes du monde entier viennent se faire tirer le portrait avec le rendu unique qui a fait la notoriété de l’entreprise française. Devant l’objectif des photographes de chez Harcourt, les précieux clichés se transmettent de génération en génération.

L’histoire du Studio Harcourt remonte à 1934. Dès sa création, l’esthétique des clichés est pensée pour séduire le monde du septième art. Les techniques d’éclairage, souvent imitées mais jamais égalées, en sont sa marque de fabrique. Véritable monument de l’histoire de la photographie de studio, il a vu passé entre ses murs les artistes les plus célèbres comme Romy Schneider, Joséphine Baker, Carole Bouquet, Brigitte Bardot, Sophie Marceau, Jean Gabin, John Malkovich, Catherine Deneuve ou encore  Marion Cotillard, Jean Dujardin, etc. Au début des années 1990, le Ministère de la Culture, dirigé par Jack Lang, rachète les millions de négatifs du Studio alors en proie à des difficultés financières. Un tel patrimoine méritait naturellement d’être préservé.

Francis Dagnan, qui a racheté la société en 2007, était conscient de détenir entre ses mains une pépite du savoir-faire à la française. Il était déterminé à pérenniser l’activité et s’est lancé trois des défis : passage au numérique, internalisation et rajeunissement de la marque. Une clientèle prête à débourser 900€ pour un portrait Instant voire 1 900€ pour un portrait Prestige. Il offre aux clients le même rituel que celui habituellement réservé aux stars. A l’aube de ses quatre-vingts ans, le Studio Harcourt est résolument tourné vers l’avenir et a imaginé une déclinaison de son offre en version cabine photographique (il y en a une à Genève). Certes, le résultat est moins prestigieux qu’au Studio, mais conserve cependant un certain cachet et offre une part du rêve.